jeudi 21 mai 2009

Discours d'ouverture...

Discours d'ouverture...
... du débat qui a eu lieu ce matin à l'Assemblée nationale, en présence de Jeanne Balibar, Paulo Branco, Christophe Honoré, Gael Morel et une dizaine de députés PS, UMP, verts Communistes, Nouveau Centre, Modem. De Brard à Vanneste, on peut dire qu'on a couvert tout le spectre politique!

Version:1.0 StartHTML:0000000168 EndHTML:0000005779 StartFragment:0000000468 EndFragment:0000005762

Bonjour à tous,

aujourd'hui, à la veille d'un énième passage en force gouvernemental sur le projet de loi Création et Internet, nous, Artistes, responsables associatifs, représentants de la nation et simples citoyens, avons décidé de faire front sous une bannière commune contre un projet de loi rétrograde, inutile et liberticide.



Tous concernés, tous conscients de l'importance de défendre les droits des créateurs, nous refusons de céder au chantage politique, de rester inertes alors que l'on tente par tous les moyens de faire passer un dispositif qui sacrifiera nos droits fondamentaux sans esquisser la moindre solution pérenne au problème du piratage et à la crise de certains secteurs de l'industrie culturelle.



Aujourd'hui, dans ce lieu symbolique, nous avons décidé de marquer haut et fort notre opposition aux méthodes utilisées par ceux qui ont cru bon de défendre ce texte avec hargne, arrogance et mépris.



La loi création et internet ne répond à aucun des défis du numérique, ne prévoie aucun dispositif visant à favoriser la création. La loi création et internet ne répond qu'à un objectif: assurer le maintien des positions monopolistiques des acteurs les plus puissants de l'industrie culturelle, sans créer aucun nouveau soutien aux plus menacés. S'y opposer, ce n'est pas cautionner le piratage, comme cela a été si facilement assené, mais refuser les raccourcis, l'absence de courage politique et le passéisme. Oui, Internet est un vaste défi. Non, il ne sera pas facile de s'y adapter. Mais plus tôt nous commencerons à réfléchir à de véritables solutions, plus tôt seront proposées de véritables alternatives au piratage, et moins les sacrifices seront lourds à porter pour l'ensemble de l'industrie culturelle.



Tenter d'aller contre le courant de l'histoire, c'est se condamner à une mort certaine. Une mort qui touchera d'abord les structures les plus fragiles, les petites maisons de disques, les maisons de production indépendantes. Prétendre que cette loi les défend est un mensonge éhonté. Répétons le: cette loi, qui ne semble exister que pour maintenir artificiellement en vie un système visiblement inadapté, ne concerne aucunement ceux pour qui la création est un pari, une prise de risque, un rendez-vous avec l'histoire/un enjeu artistique et non comptable.



Face à l'évidente inadéquation du projet de loi Hadopi avec la réalité du numérique, face à l'absence de véritable réflexion sur la crise des modèles traditionnels de diffusion et de production cuturels dans le monde de la culture, la plateforme « Création, Public et Internet » se veut une alliance entre consommateurs, artistes, producteurs et internautes, pour le rétablissement du dialogue, et la recherche de solutions équitables et pérennes pour tous.


Au lendemain d'un passage en commission des lois qui n'aura fait que confirmer le refus de tout dialogue de la part des rapporteurs du texte, nous ne nous faisons pas d'illusions. Actant la volonté de l'exécutif de faire du passage de la loi devant le parlement une simple formalité, nous nous lançons dans l'après-Hadopi. Cependant que nous appelons les députés et sénateurs à entrer en résistance et refuser la soumission que l'on veut leur imposer, nous lançons une série de consultations afin de réfléchir aux problématiques que cette loi ne résoudra pas. Parce qu'il n'y a plus de temps à perdre, et qu'il faut se débarrasser au plus vite de nos phobies paralysantes, le temps du dialogue est venu.

Dès la rentrée prochaine, nous organiserons donc des Assises de la création et de l'internet, afin de proposer des alternatives fonctionnelles, crédibles et proportionnées à l'Hadopi .Nous invitons en conséquence l'ensemble des acteurs du net et des industries culturelles à nous rejoindre autour de la table et à commencer à réfléchir, ensemble, à une véritable réponse aux défis qui nous sont posés par la nouvelle donne numérique. Nous souhaitons rassembler, dès aujourd'hui, toutes celles et ceux qui, au-delà de leur position sur le texte actuel, savent qu'il se révélera insuffisant pour relever les défis posés par l'internet. Espérons que notre appel sera entendu, et que le débat d'idées pourra enfin commencer.






juan paulo branco lopez
publié dans : Les artistes engagés communauté : Les artistes engagés

qui va payer la facture

Les godillots

Les godillots

Afin d’aider M. Copé dans son combat particulièrement ardu, nous dévoilons chaque jour un nouveau député qui nous apparaît comme un godillot.

Afin de découvrir chaque jour notre nouveau godillot, vous pouvez suivre le flux RSS du site.

Débutée le 17 Avril 2009, la liste qui grossit malheureusement toujours quotidiennement est la suivante :

mercredi 20 mai 2009

Marché de la musique,Quelle crise ?

Marché de la musique

Quelle crise ?

Alors que le 43e Marché international du disque et de l'édition musicale s'ouvre à Cannes, les professionnels de l'industrie se préparent à un récital désormais bien rodé : le piratage sévit, la musique va mal, les artistes se meurent. Conclusion logique, il faut sévir contre le téléchargement illégal afin de revitaliser la création française. Carré en apparence, le raisonnement escamote quelques questions très simples sur l'efficacité et la justice d'un système qui souffre en réalité bien davantage de ses propres défauts que du piratage. Quelques questions/réponses pour décrypter le marché de la musique.

La musique est-elle un secteur en crise ?

Si par « crise », on pense à la situation de la sidérurgie dans les années 70 ou de l'automobile aujourd'hui, la réponse est non ! L'industrie musicale a connu une époque faste à la fin des années 80 et au début des années 90. Séduits par le CD, les possesseurs de vinyles ont racheté massivement des albums qu'ils possédaient déjà, en plus des nouveautés. Cette période exceptionnelle est révolue, mais le secteur se porte toujours bien. En France, les sommes collectées par la Sacem (principal organisme de collecte, de gestion et de redistribution des droits d'auteurs pour la musique et l'image) ont fortement progressé entre 2000 et 2005, passant de moins de 600 millions à près de 750 millions d'euros, niveau auquel elles semblent se stabiliser pour le moment.


La crise est en fait celle du CD, dont les ventes déclinent de manière spectaculaire (-20 % en 2008). Cette érosion est compensée par la progression des revenus issus du spectacle vivant et de la diffusion publique des oeuvres. Ils sont conséquents. Même si elle représente encore un faible volume (10 millions d'euros en 2007), la vente de fichiers numériques ou de musique sous des formes spécifiques, comme les sonneries téléphoniques, augmente très fortement (26,8 %). La musique à la demande, qui pèse aujourd'hui 3,46 millions d'euros, progresse de 85 %.


Le téléchargement illégal est-il responsable de l'érosion des ventes de CD ?

C'est loin d'être prouvé. L'album le plus vendu aux États-Unis par la plate-forme de téléchargement Amazon en 2008 est « Ghost I-IV » de Nine Inch Nails. Or, les neufs premiers morceaux étaient également proposés par leur auteur en téléchargement gratuit ! Ce qui n'a pas empêché « Ghost I-IV » de rapporter 1,6 million d'euros en 1 semaine, dès sa sortie. Un fichier téléchargé illégalement n'égale pas une vente en moins. D'abord parce que l'internaute n'aurait pas forcément acheté le morceau ; ensuite parce que la découverte d'un artiste par le téléchargement peut entraîner ensuite l'achat des albums ou d'autres produits induits (sonneries, concerts, jeux vidéos, etc.). Dans son livre « Playback », le journaliste américain Mark Coleman revient sur une campagne lancée aux États-Unis en 1979 par l'industrie du disque : « Home Taping Is Killing Music », la copie de cassette tue la musique. La même année, une étude démontrait que les gros copieurs de cassettes étaient aussi les meilleurs clients des disquaires...


Les CD et DVD sont-ils la principale source de revenus des artistes ?

Non. Les ventes de disques au sens large assurent seulement une petite part de leurs revenus. En 2007, elles représentaient 16,5 % des sommes collectées par la Sacem. Les artistes gagnent en fait plus d'argent sur les concerts et les diffusions à la radio, à la télé ou en boîtes de nuit. Ce qui relativise sérieusement la portée économique du piratage.


Combien d'artistes souffrent de la baisse des ventes de CD, et à quel point ?

Dans un entretien en 2005, le président de la Sacem Laurent Petitgirard évoquait le chiffre de 2000 artistes au maximum inscrits à la Sacem gagnant plus de 15 000 euros par an (CD, concerts et droits divers confondus), soit une proportion infime des 124 000 sociétaires inscrits.


Imaginons le pire : un effondrement total des ventes, du jour au lendemain. Quelques dizaines d'auteurs-compositeurs seraient très sérieusement dans l'embarras. Il s'agit de ceux qui vendent des disques sans jamais passer à la radio ni donner de concert. Un profil plutôt rare. Quelques dizaines d'autres (Manu Chao, Mylène Farmer, Francis Cabrel, Jean-Jacques Goldman, etc.) verraient leur niveau de revenus passer de l'excessivement confortable au très confortable. On peut comprendre leur agacement, mais exciper de la situation de ces stars pour faire croire que les auteurs moins connus sont au bord du gouffre relève du sophisme. En réalité, dans leur immense majorité, les artistes qui sortent un CD en vendent trop peu pour souffrir financièrement du téléchargement illégal. Seuls 5 % des artistes gagneraient de l'argent grâce aux ventes de disques. Le problème des 95 % restants est de se faire connaître, pas d'éviter de se faire pirater.


Comment se fait-il qu'aussi peu d'artistes vivent de la vente de CD ?

Les majors du disque sont assez largement responsables de cette situation, à un double titre.


Au début des années 2000, elles ont délibérément concentré leurs moyens marketing sur un tout petit nombre de valeurs sûres. Entre 2001 et 2004, le nombre d'artistes sous contrat avec les quatre majors a énormément baissé. Des artistes rentables mais pas suffisamment, comme Jacques Higelin, Brigitte Fontaine ou Alain Chamfort, se sont vus remercier par leurs maisons de disques, qui ont pratiquement cessé en parallèle de recruter de nouveaux talents. Résultat, en 2006, moins de 6 % des références vendues accaparaient 90 % du marché. Les radios ont aussi contribué à appauvrir le marché. Un rapport établi en 2006 par l'Observatoire de la musique sur 31 stations, soit 92 % de l'audience, a chiffré ce que tout auditeur, même occasionnel, subodorait probablement : moins de 3 % des titres diffusés occupent les trois quarts du temps d'antenne musicale. Sur les radios jeunes comme NRJ, Skyrock, mais aussi le Mouv', radio publique, c'est encore pire : les 40 titres présumés les plus populaires représentent 60 % des diffusions. Certains passent 15 fois par jour sur la même antenne, 55 fois par jour toutes stations confondues.


Qui est le principal perdant dans la baisse des ventes de disques ?

Les maisons de disques : Universal (25 % du marché), Sony BMG (21 %), EMI (13 %) et Warner (11 %). Ce sont elles qui encaissent l'essentiel du produit des ventes. Sur les 15 ou 20 euros que coûte un CD, en effet, 19,6 % va à l'État, sous forme de TVA, 21 % au distributeur, 50 % à la maison de disques. L'artiste principal, les auteurs et les compositeurs se partagent environ 9 % du prix de vente. Officiellement ! Car en réalité, les maisons de disques soustraient parfois de ces royalties le coût d'enregistrement de l'album, de la promotion et de la réalisation des vidéoclips.


La musique pourrait-elle être moins chère sans spolier les artistes ?

Oui, à l'évidence. Dès le début, les CD ont été vendus 50 % plus cher que les disques vinyles. Or, les prix de revient (fabrication, manutention, stockage) sont très rapidement devenus inférieurs à ceux des 33 tours. De plus, jusqu'en 1987, la TVA sur les disques était de 33,6 %. Elle a ensuite été baissée à 19,6 %. Le prix des CD, lui, a diminué à l'époque de 8 % seulement, soit 14 points d'évaporation... Il n'a jamais baissé par la suite. Inutile de préciser que les artistes ne sont aujourd'hui pas mieux rémunérés que dans les années 80.


On peut ajouter que la musique dans son ensemble, qu'elle soit diffusée à la radio, sur le Web ou en discothèque, serait moins chère si la gestion des droits était plus rigoureuse. Les frais de fonctionnement de la Sacem sont en effet vertement critiqués depuis des années. D'après un rapport du ministère de l'Économie et des Finances publié en 2006, ils se montaient en 2005 à 23,4 % des sommes collectées, ce qui est énorme. Les ratios en vigueur dans les autres pays développés sont plutôt de 10 % des frais. Selon le même rapport, à une époque, « la Sacem a abusé de sa position dominante, notamment pour pratiquer des niveaux de redevance très élevés à l'égard des discothèques ». Et encore aujourd'hui, « les négociations entre la Sacem et certains exploitants de formes nouvelles de diffusion (webradios...) se sont retrouvées bloquées en raison des règles d'assiette et des taux revendiqués par la Sacem pour le calcul de son prélèvement ».


Erwan Seznec avec Édouard Barreiro

samedi 16 mai 2009

[#libertés ; #hadopi ] Qui contrôlera le futur ?

[#libertés ; #hadopi ] Qui contrôlera le futur ?

Publié par bituur esztreym le 26 avril 2009

J’ai mis 2 hashtags dans le titre, et #libertés devant #hadopi : il y a le fond, et l’occasion : lisez ce texte-manifeste du peuple de la science-fiction d’une lucidité enviable :

“Nous, le peuple de la science-fiction, auteurs, traducteurs, illustrateurs, critiques et chroniqueurs, essayistes, libraires, blogueurs, éditeurs et directeurs de collection, tenons à exprimer par ce texte notre opposition à la loi Création et Internet.

C’est un truisme de dire que la science-fiction se préoccupe de l’avenir et que nombre de ses acteurs ont dénoncé les dérives possibles, voire probables, des sociétés industrielles et technologiques ; le nom de George Orwell vient spontanément aux lèvres, mais aussi ceux de John Brunner, Norman Spinrad, Michel Jeury, J.-G. Ballard, Frederik Pohl & Cyril M. Kornbluth, et bien d’autres encore.

La science-fiction sait déceler les germes de ces dérives dans le présent, car c’est bien du présent que rayonnent les avenirs possibles, et c’est au présent que se décide chaque jour le monde de demain.

La méfiance face aux nouveaux développements technologiques et aux changements sociaux qui en résultent, la peur de l’avenir et le désir de contrôle d’une société obnubilée par un discours sécuritaire… tout cela a déjà été abordé par la science-fiction, et s’il est une chose dont elle a permis de prendre conscience, c’est que les technosciences et leurs développements sont la principale cause de changement dans nos sociétés modernes. De ces changements en cours ou en germe, nul ne peut prévoir les retombées mais on sait aussi qu’élever des barrières ou des murs n’amène qu’à les voir tomber un jour, de manière plus ou moins brutale. Aussi, plutôt qu’interdire, la sagesse, mais aussi le réalisme, devrait inciter à laisser libre cours à la liberté d’innover et de créer. Le futur qu’il nous faut inventer chaque jour ne doit pas être basé sur la peur, mais sur le partage et le respect.

La loi Création et Internet, rejetée le 9 avril dernier à l’Assemblée nationale, doit être de nouveau soumise à la fin du mois à la représentation nationale.

Cette loi, dont on nous affirme qu’elle défendra les droits des artistes et le droit d’auteur en général, nous apparaît surtout comme un cheval de Troie employé pour tenter d’établir un contrôle d’Internet, constituant par là même une menace pour la liberté d’expression dans notre pays.

Les artistes, les créateurs, tous ces acteurs de la culture sans qui ce mot serait vide de sens, se retrouvent instrumentalisés au profit d’une loi qui, rappelons-le, contient des mesures telles que le filtrage du Net, l’installation de mouchards sur les ordinateurs des particuliers, la suspension de l’abonnement à Internet sans intervention d’un juge et sur la base de relevés d’IP (dont le manque de fiabilité a depuis longtemps été démontré) effectués par des sociétés privées et l’extension de mesures prévues à l’origine pour les services de police luttant contre le terrorisme à l’échange non autorisé de fichiers entre particuliers.

Profondément attachés au droit d’auteur, qui représente l’unique ou la principale source de revenus pour nombre des travailleurs intellectuels précaires que nous comptons dans nos rangs, nous nous élevons contre ceux qui le brandissent à tout bout de champ pour justifier des mesures de toute façon techniquement inapplicables, certainement dangereuses, dont le potentiel d’atteinte aux libertés n’est que trop évident aux yeux de ceux qui, comme nous, pratiquent quotidiennement dans le cadre de leur travail l’expérience de pensée scientifique, politique et sociale qui est au cœur de la science-fiction.

Également conscients de l’intérêt et de la valeur des communautés créatives, nous nous élevons aussi contre les dangers que cette loi fait peser sur le monde de la culture diffusée et partagée sous licence libre, qui constitue une richesse accessible à tous.

Internet n’est pas le chaos, mais une œuvre collective, où aucun acteur ne peut exiger une position privilégiée, et c’est une aberration de légiférer sur des pratiques nées de la technologie du XXIe siècle en se basant sur des schémas issus du XIXe siècle, songez-y.

Car l’avenir est notre métier.

Joseph Altairac, essayiste
Jean-Pierre Andrevon, auteur, critique, essayiste
Ayerdhal, auteur
Stéphane Beauverger, auteur
Ugo Bellagamba, auteur, essayiste
Jean-Luc Blary, éditeur
Pierre Bordage, auteur, scénariste
Georges Bormand, auteur, critique
David Calvo, auteur
Philippe Caza, illustrateur, scénariste
Hélène Collon, traductrice
Thomas Day, auteur, directeur de collection
Jeanne A. Debats, auteur
Irène Delse, auteur
Sylvie Denis, auteur, traductrice, anthologiste, essayiste, critique
Sara Doke, auteur, traductrice, essayiste
René-Marc Dolhen, critique
Jean-Claude Dunyach, auteur, anthologiste
Claude Ecken, auteur, critique, essayiste, scénariste (BD)
Jean-Pierre Fontana, auteur
Gilles Francescano, illustrateur
Thomas Geha, auteur, libraire
Laurent Genefort, auteur, essayiste, directeur de collection
Laurent Gidon, auteur
Olivier Girard, éditeur, rédacteur en chef
Karine Gobled, blogueuse
Julien Guerry, libraire
Vladimir Harkonnen, baron
Jean-Christophe Hoël, illustrateur
Aurélien Knockaert, webmestre
Sylvie Lainé, auteur
Patrice Lajoye, anthologiste
Nathalie Legendre, auteur
Roland Lehoucq, essayiste
Jonas Lenn, auteur
Jean-Marc Ligny, auteur
Laurent Million, auteur
Yann Minh, illustrateur, créateur de liens
Michel Pagel, auteur, traducteur
Olivier Paquet, auteur
Audrey Petit, directrice de collection
Jean-Pierre Planque, auteur
Laurent Queyssi, auteur
Simon Sanahujas, auteur, essayiste
Nicolas Soffray, auteur, critique
Hervé Thiellement, auteur, critique
Christian Vilà, auteur, essayiste
Jérôme Vincent, éditeur, webmestre
Roland C. Wagner, auteur, traducteur, essayiste, critique
Philippe Ward, auteur, directeur de collection

publication originale : http://generationscience-fiction.hautetfort.com/archive/2009/04/25/qui-controlera-le-futur.html

, , , , , , , , , convert this post to pdf.

License

This work is published under a Creative Commons Attribution-Share Alike 2.0 France License.

vendredi 15 mai 2009

le.tonneau.de.diogene hadopi ou Pékin à domicile


Voici un petit récapitulatif des divers problèmes que soulève la loi Hadopi, adoptée par le parlement et le sénat.


Je commencerai par l’aspect juridique et une étrange conception de la justice qu’elle induit…


Pour qu’il y ait une condamnation il faut qu’il y ait procès, du moins je le croyais, mais pour
des raisons d’économie nous voilà face à une « loi » qui prévoit des peines automatiques ; la justice exige de châtier des coupables, mais sans doute est-ce trop coûteux, la peine collective est requise ; Alors quand les enfants téléchargent, on peut bien dire que leurs parents sont juridiquement responsables de leurs comportements, mais la réciproque doit-elle vraie ? J’imagine difficilement un enfant de 12 ans encadré par une éducation correcte faire du peer 2 peer, devra t-il être privé de l’atout culturel et scolaire qu’est Internet ? Dans un couple devons nous être tenus pour responsables de tout ce que fait, même à notre insu, notre conjoint ? Quand on sait qu’une recherche d’emploi sans Internet est désormais impossible, on conçoit les conséquences dramatiques que peut avoir cette authentique décimation juridique.


Ce n’est que le premier aspect des problèmes, qui nous ramènent à l’éternelle question, après les procès pour fous, Sarkozy a-t-il fait du droit ?


Deuxième aspect, technique : tout technicien réseau ayant un minimum de connaissance sur la sécurité système sait que l’usurpation d’adresse IP (le fameux IP spoofing), est malheureusement aussi ancien que le net. Du coup on nous propose des solutions style, des logiciels de sécurité, made in microsoft ; déjà ces solutions ne pourront qu’être provisoires : face à toute mesure de sécurisation, les crackers (le terme hacker désigne un pro de l’informatique mais pas un pirate, mais allez expliquer ça à un journaliste français..) ont malheureusement toujours eu une longueur d’avance pour trouver des failles systèmes, des « exploit » en anglais. On pourra donc être reconnu coupable de non sécurisation à une pointe à laquelle seuls les organismes bancaires peuvent prétendre…


Ces soit disant mesures de sécurité auront une conséquence grave pour l‘économie française : face à microsoft, il existe des solutions alternatives, linux, et mieux unix, le projet netbsd comprenant pas mal de compatriotes… Alors qu’ils sont plus sûr que microsoft quand ils sont bien paramétrés, rien n’indique qu’on prévoira le fameux mouchard labellisé par le gouvernement pour les systèmes sous licence GNU ou tout autre système libre. Notons d'ailleurs que ledit mouchard, ou spyware, permettant un contrôle à distance, en passant sur son aspect dictatorial, représentera à terme une incroyable faille de sécurité incompatible avec la philosophie BSD UNIX! Adieu donc aux efforts de français et européens pour faire mieux que winbug…

Quand au piratage des ligne wifi, il ne vaut mieux pas entrer dans les détails, parler de sécurisation à des gens qui ne savent même pas qu’il faut changer son SSID (identifiant de sécurité des ligne wifi), ça se passe de commentaires. De plus voilà que les serveurs pirates menacent de saturer de fausses IP (la votre, la mienne) leurs serveurs de peer 2 peer.


Evidemment, madame Albanel avait proposé une solution très intelligente : aller présenter son disque dur pour prouver sa bonne foi !!! Bonjour l’intimité, le respect du citoyen, et l’incompétence technique, car il existe des logiciels qui permettent de vider réellement les données résidentes dans les cluster, vous savez les petits fantomes sur votre disque dur dont parlent toutes les séries policières (les inodes chez unix, j’ignore le nom chez microsoft, gardent les données en ne supprimant que leur numéro d'identification sur le disque, jusqu'à ce que de nouvelles données viennent prendre leur place. Des logiciels permettent ainsi de récupérer des données effacées, mais aussi de les supprimer définitivement) ; d’ailleurs cette pseudo solution a été immédiatement abandonnée.


Le pire c’est que cette bouillie juridico technique risque de favoriser une nouvelle cyber criminalité : apparition de serveurs en téléchargement direct, ou pire, liaison via des proxy dans des zones de non droit (un proxy, appelé également masquerade IP, est en partie un serveur qui permet de voiler son adresse ip pour ne laisser apparaître que celle du serveur). Chronique d’un désastre annoncé ; les internautes «addicts » au téléchargement préféreront payer moins cher que d’acheter légalement; problème, il est probable que cet argent ira dans les poches de différentes mafias, sans profiter aux artistes.


Le gouvernement est forcément au courant de tous ces problèmes, car je n’ose imaginer qu’ils n’aient pas demandé leur avis au moindre informaticien, à commencer par les FAI qui leur ont manifesté les différentes aberrations du projet de loi. Donc le but n’est pas de défendre les artistes mais quelque chose de bien plus pervers ; progressivement mettre en place une espèce de VPN géant, un immense filtre par lequel tout ce qui ne plaît pas à sa majesté ne pourra plus passer en France. Il s’agira aussi sous prétexte de lutter contre le piratage de regarder tout ce que vous regardez. Comme il deviendra plus facile de contrôler les citoyens dans ces conditions : plus besoin de prendre l’avion pour visiter Pékin, la loi Hadopi, c’est la Chine à domicile !

Et d’ailleurs que dire des artistes, Il est légitime de défendre ses droits et de désirer que les coupables de vols soient poursuivis. Le problème c’est que lorsque ceux-ci commencent à menacer les artistes conscients des dangers d’hadopi, qu’ils commencent à faire passer leurs intérêts avant les libertés individuelles ils n’appellent que le mépris. Mais enfin grâce à eux nous avons enfin un critère pour affirmer qu’ils ne nous offrent pas des biens culturels, mais des biens de consommations, car la culture possède forcément un arrière plan humaniste, et là je ne vois que de l’individualisme. J’aurais été le premier à souhaiter qu’on protège leurs droits mais face à ce qu’ils s’apprêtent à nous imposer, sauf si ils admettent qu’ils sont bien manipulés, je me contenterai d’appeler à ne plus les acheter, mais surtout à ne même pas les télécharger : des êtres qui s’apprêtent à imposer une dictature larvée chez nous ne méritent pas d’être connus: où est la culture quand on est prêt à condamner des valeurs fondamentales?
Il est nécessaire de protéger les oeuvres, les artistes, je crois que tout le monde est d'accord, mais j'aimerais que l'on réfléchisse à des moyens sérieux au lieu d'une aberration qui à terme ne profitera qu'aux délinquants, et à moyen terme provoquera à force d'erreurs de jugements (ah oui c'est vrai il n'y a pas jugement) un divorce définitif entre la population et ceux qui se proclament artistes, divorce qui a été bien entammé lors de la nuit du Fouquets, quand des tas de personnalités du spectacle nous rabachaient les oreilles uniquement avec les droits de succession: bonjour l'idéal!

Ecoutez Bach vous vous enrichirez, écoutez cette bande vous ne participerez qu’à leur enrichissement.


Un grand merci aux artistes qui ont su déceler les enjeux sous-jacents de cette loi aberrante et dont voici l'adresse:

http://pourlecinema.over-blog.fr/

addendum
je ne suis pas certain que la licence globale soit la solution la plus viable en l'état, il faut encore y travailler: il faut dire que malheureusement, cette idée ne bénéficie pas des moyens qu'elle mériterait pour arriver à maturation. Mais ce que je sais, c'est qu'Hadopi va coûter une fortune, (qui n'ira pas dans les poches des artistes, , ni dans celle des employés des maisons d'édition victimes de la crise du disque, dont les racines ne se trouvent pas seulement dans le peer 2 peer d'ailleurs), va mobiliser des moyens technologiques énormes pour procéder à la coupure sélective de la connexion (si c'est possible, ce qui n'est pas dit), qui auraient été aussi bien utilisés à commencer à procéder à une généralisation du protocole IP v6 par exemple, car il n'y a pas assez d'adresse internet pour couvrir l'Afrique (je sais tout le monde s'en fiche en France de l'Afrique sauf une fois par an lors du sidaction pour dire le pape est un c...). Le pire c'est que les solutions de contournement ont du coups bénéficié d'une très grande publicité, et ce n'est pas le téléchargeur lambda, ce masochiste qui préfère un fort taux de pixellisation, un fort bruit parasite dans son mp3, un souffle pas possible qui couvre remarquablement bien la musique, sans parler de tous les virus qu'il ramasse au vol (voilà une campagne anti téléchargement intelligente, au lieu de nous imposer à nous acheteurs légaux, ce quart d'heure éducatif insupportable au début de chaque DVD alors QU'ON VIENT DE l'ACHETER) qui vont se précipiter dessus, mais bien les crapules qui cherchent non seulement à acquérir de manière illégale, mais aussi du contenu illégal: ce qui va encore compliquer la tâche de la police dans bien des domaines sensibles: félicitations au mari de la chanteuse pour son incompétence légendaire, mais bon à chacun ses priorités!

Appendice:
au fait comment vont ils savoir que le contenu des échanges est forcément illégal? Si vous échangez par exsemple mon petit roman, Pangée 2, en peer 2 peer il n' y a rien d'illégal, puisque j'ai décidé d'en faire un récit gratuit, mais ça peut quand même vous amener à la supsension car c'est le trafic et non le contenu qui peut être surveillé vu le nombre collossal de fichiers partagés sur le net, ou alors il faudrait tellement d'employés pour vérifier chaque fichier et relever les IP... mais nous sommes en crise, mais on n'a pas d'argent, mais on vire tous les fonctionnaires... Oh mon Dieu, Hadopi est un gros coup de bluff! Il ne veulent vraiment pas pourchasser les téléchargeurs mais imposer leur spyware légal!!!


par Abel publié dans : culture

jeudi 14 mai 2009

Hadopi m'a tuer >> Concert le 15 juin






Pour le cinéma La plateforme des artistes en lutte contre l'Hadopi

Vendredi 15 mai 2009

Et bien voilà, la loi a été adoptée par le parlement. Un passage express au Sénat, et s'en est fini. Fini de tous nos efforts, de cette exceptionnelle mobilisation, de la belle opposition des députés socialistes, verts et communistes, finis aussi les médias, les pressions du gouvernement, de la corporation, des proches.

Face aux forces de l'immobilisme, nous avons tout donné. Face à la crasse ignorance, crasse arrogance, nous avons tout tenté. Offres de dialogue, tentatives d'ouverture, poing sur la table, guerre par médias interposés, propositions alternatives radicales, amendements correctifs, aucun effort n'a été épargné pour tenter de sauver le parlement, le gouvernement d'un naufrage supplémentaire. Nous n'avons pas été écoutés.

Alors faut-il désespérer, faut-il déjà oublier?

Non, non, non. Car le conseil constitutionnel pourrait bien donner la surprise. Et si nos vieux sages ont la vue courte, ce sera à la Cour de justice des communautés européennes, puis aux tribunaux nationaux de porter l'estocade sur ce projet de loi inapplicable et inconstitutionnel. Plus surprenant, les sociétés d'auteur comme la Sacem ou l'Adami et les grandes multinationales, comme Orange, ont déjà commencer à planter des poignards dans le dos d'Albanel, dénonçant une loi inutile, dangereuse, exigeant de nouvelles réformes...

On le voit, tout ceux qu'hier défendaient sans mesure la loi s'empressent aujourd'hui déjà de l'enterrer, comme s'il s'agissait déjà de se situer au centre du débat de la prochaine loi, de peser au mieux sur celle-ci.

C'est pour contrer ces tentatives de lobbying effrénées, mais aussi pour réussir là où les accords Olivennes ont échoué, que nous avons décidé de nous engager dans la plateforme "Création Public Internet", et d'organiser ces assises du numérique et de la création que tous les acteurs de la culture et du net réclament depuis des années.

Au jour d'aujourd'hui, il n'y a qu'un constat qui fasse l'unanimité: l'Hadopi est déjà fini. C'est en partant de ce constat qu'il faudra tendre la main aux adversaires d'hier, initier un dialogue devenu impossible avec le tumulte des dernières semainesi, et commencer à réfléchir à des alternatives qui, enfin, prennent en compte de façon juste et équitable les intérêts de tous, artistes comme citoyens.

Juan Paulo Branco Lopez

publié dans : Les artistes engagés communauté : Les artistes engagés

Tribunal ''Impartial'' de l'HADOPI

Tant que cette stupide, liberticide et totalement inefficace loi (made in Sarko) n'est pas abrogée, n'importe quel industriel peut se lancer dans la surveillance poussée du Net en toute légalité.

Demandez des comptes aux abrutis de godillots députés qui ont osé voter pour une loi aussi absurde : http://www.assemblee-nationale.fr/13/scrutins/jo0386.asp
(coordonnées de chaque député sur le site)

(Vidéo : extrait de l'excellent Devils on the Doorstep : http://www.imdb.com/title/tt0245929/ - AKA Les Démons à ma Porte -
Musique : Eddie Vedder - Guaranteed, BO du non moins excellent Into The Wild)

pour voire la vidéo en question:

http://www.dailymotion.com/video/x9agin_tribunal-impartial-de-lhadopi_fun

HADOPI en résumer

« Le gouvernement et les députés de la majorité se sont couverts de ridicule par leur acharnement à satisfaire à tout prix le président-roi. À défaut d'un réel processus démocratique, l'HADOPI aura permis de recentrer le débat sur l'importance des libertés individuelles à l'ère numérique et la nécessité impérieuse d'inventer de nouveaux modes de financement de la création. Les artistes et les auteurs, y compris ceux d'entre eux qui ont un temps été instrumentalisés par le gouvernement et les lobbyistes d'industries décadentes, vont désormais s'unir avec leur public pour passer à la suite12 » conclut Jérémie Zimmermann, co-fondateur de La Quadrature du Net.

Hadopi sera dangereux pour le gouvernement, selon Orange (MàJ)

Hadopi sera dangereux pour le gouvernement, selon Orange (MàJ)
Hadopi, on dit merci
Hadopi

Mise à jour 20h35: les explications d'Orange

Mise à jour 18:07 : Orange a exigé la suppression de la page en question.

Première diffusion 15:11 : Sur un des blogs officiels d’Orange, celui consacré « à la Sécurité des Réseaux et des Systèmes d'Information » autant dire du sérieux, Philippe Maltere revient sur la Hadopi, toute chaude votée. « La loi étant votée, nous pouvons donc vous dire en exclusivité quel sera le plus grand danger de cette loi » tease-t-il dès l’entrée de son post. Quel est donc ce risque ? Le flicage des internautes ? L’assèchement culturel ? Le filtrage des contenus à grande échelle ? L’obligation de payer et encore payer pour la sécurisation de son accès ?

Non. C’est le chiffrement.

SSL et HTTPS à tous les étages

« D'un nombre important de protocoles utilisés, nous allons tomber à environ ... deux (ou presque), compte ce spécialiste, le http standard et sa version SSL. Le premier servant rapidement à passer au second pour que le contenu reste non connu de tous. Vous allez donc me dire le P2P va disparaître, et c'est le but de loi, donc la loi est bonne. Oui, vous avez raison, le P2P tel que nous le connaissons aujourd'hui va progressivement disparaître, mais pas l'échange de fichiers illégaux, la nuance est importante. Le fait de chiffrer ses communications va favoriser l'explosion (pour les puristes cela existe déjà) de nouvelles (ou anciennes) formes de communications. En ce qui concerne, par exemple l'échange de fichier, des logiciels d'échange travaillant sur SSL, des serveurs de fichiers centraux type rapidshare ou megaupload offrant une option HTTPS à leurs clients, des fournisseurs de news offrant une connexion SSL (pour la plupart c'est déjà fait) ». Voilà ce que va générer Hadopi et qu’ont plusieurs fois souligné les acteurs du web opposé au texte (et pourtant favorable à la création).

orange

Car ce spécialiste d’Orange le devine sans mal : « Le bon père de famille va prendre l'habitude de chiffrer toutes ces données même de messagerie grâce à des logiciels toujours plus puissants et de plus en plus faciles à utiliser, avec en plus une recherche d'anonymisation plus forte grâce à des réseaux de type TOR ou I2P encore plus faciles d'accès ». Moralité ? « Le danger, en fait sera pour ... le gouvernement lui même, et dans une moindre mesure pour les fournisseurs d'accès Internet, et les entreprises. Pourquoi cela ? Les communications très majoritairement chiffrées vont faire passer l'état d'Internet de difficilement contrôlable à totalement incontrôlable, apprécier la nuance ». Une nuance à la hache.

Les spécialistes contre le terrorisme ou la pédophilie ne servent plus à rien

L’intéressé évoque des choses moins triviales que le download de MP3 ou de film. « Tous les spécialistes de contre terrorisme cybernétique ou contre pédophilie cybernétique peuvent commencer à chercher un nouveau travail, ils ne servent plus à rien. Avant, comme nous l'avons vu seuls certains chiffraient leur communication, après que l'on ait écarté les entreprises, les sites bancaires et e-marchand, il ne restait pas «grand monde » à vérifier, maintenant que toutes les communications sont cryptées, comment séparer le bon grain de l'ivraie ? Impossible ». Merci Hadopi.

Pour explorer un peu d’autres continents et faire du droit comparé, ce spécialiste d’Orange explique que « chaque pays a en projet une loi similaire à Hadopi ». Une mesure qu’a scandée Albanel pour inciter les députés et sénateurs à voter, et les artistes à signer des kilomètres de pétition. Sauf que… « Les Etats-Unis en sont un exemple, mais à cet instant ce type de projet est écarté, ni par des associations de consommateurs en furie, ni par les artistes.... Non, non.... Par la NSA tout simplement, qui a tout de suite vu le danger de dérapage du tout chiffré (ils avaient déjà des problèmes avec Skype pour la même raison, alors généraliser le chiffrement pas question) pour les problèmes de sécurité intérieure non maitrisée. A méditer. L'impact sur les entreprises pourrait être un peu plus insidieux, en effet, ne pouvant plus rien contrôler les FAI devront tout laisser passer, adieu la qualité de service sur Internet maintenant balbutiante et bientôt lettre morte ».

Ce post date du 13 mai, soit le jour où la loi a été votée et adoptée à la vitesse d’un TGV par le Sénat. A titre posthume, on pourra relire le témoignage de ce FAI français qui nous expliquait, lui en juin 2008, les dangers du filtrage que génère ce type de loi. "Le filtrage est dans le même temps dangereux : dès lors qu’il y a une contrainte sur le réseau, les utilisateurs développent un moyen de la contourner. Ce qui peut faire peur, c’est lorsque les flux seront cryptés. On ne pourra alors plus rien ! Le hacker du dimanche aura là entre les mains une véritable bombe. Soit. Mais quand cette bombe tombera dans les mains d’une organisation beaucoup moins recommandable, on mettra les mains dans un engrenage très dangereux."

Rédigée par Marc Rees le jeudi 14 mai 2009 à 15h47 (34470 lectures)

Exclu : le projet de décret réformant la commission Copie privée

Exclu : le projet de décret réformant la commission Copie privée
tax romana
Droit

cd cdrom cd-romExclusif PC INpact : Nous avons pu obtenir l’avant-projet de décret réformant la Commission Copie Privée. Ce texte est destiné à mettre en application ce qu’avait prévu le plan Économie 2012 pour purger les crises à répétition au sein de cette commission. La version que nous diffusons ici est celle sortie du Conseil Constitutionnel. Elle est actuellement examinée par le Conseil d’Etat et devrait entre en application dans peu de temps, sachant qu'il devait être fini en mars dernier. Disons le tout de suite : le texte est en retrait.

Dans ce texte en gestation, on retrouve certaines des mesures du plan 2012. Ainsi, le président de la commission ne sera plus nommé par arrêté du ministre de la Culture, mais par arrêt conjoint de plusieurs ministères, outre la Culture, l’Industrie et la Consommation. L’heureux élu sera choisi parmi les membres du Conseil d’Etat, de la Cour de Cassation ou de la Cour des comptes.

Les organisations appelées à désigner des représentants (et leur nombre) seront aussi déterminées par arrêté de ces trois ministères, et non plus par le seul ministère de la Culture. Question d’évacuer les risques de consanguinité… Cet article permet d’ouvrir la commission aux secteurs de l'économie nouvellement assujettis (les distributeurs, les FAI, etc.), mais rien n’est obligatoire puisqu’aucun secteur n’est nommément qualifié. Pour faire simple, on ne sait toujours pas si la composition de la Commission sera bien revue, comme l'avait promis le plan Economie 2012.

projet decret commission copie privée taxe Bessonprojet decret commission copie privée taxe Bessonprojet decret commission copie privée taxe Besson

Plus intéressant encore : le texte prévoit que la commission se détermine à la majorité de ses membres présents. Ce n’est pas une nouveauté. Ce qui l’est, en l’état du texte, est que le président aura « la faculté » de demander une seconde lecture en cas de blocage (ex : les industriels qui râlent parce que les ayants droit, bénéficiaires de la rémunération, se montrent trop gourmands).

Pour être clair, dans le régime actuel, des règles de quorum strictes provoquent cette deuxième lecture : on exige la présence de 18 membres sur 24 pour valider un vote. A défaut, une nouvelle réunion est organisée dans les 8 jours et le vote a lieu avec les présents. Avec le projet de décret, tout change : le président aura la « faculté » de demander cette réunion. En cas de nouvelle réunion, que se passe-t-il ? La délibération se fera à la majorité qualifiée des deux tiers et non plus à la majorité simple. En clair, le décret donne au président toutes les armes pour contraindre les parties à trouver un consensus.

Afin de lutter contre l’absentéisme et la politique de la chaise vide, une des contre-offensives que pratiquent certains industriels et associations mécontents de cette commission, trois absences consécutives d’un membre entraineront la déchéance de son mandat.

Des mesures prévues dans le plan Besson, oubliées par le décret

Lorsqu’on reprend le plan 2012, d’autres mesures étaient prévues nettement plus intéressantes pour la transparence et la salubrité de la Commission copie privée. C’était pas exemple l’affichage du montant de la rémunération pour copie privée sur les étiquettes ou factures, « afin de renforcer la transparence et d'informer les consommateurs sur la finalité de la rémunération pour copie privée. Les notices de vente porteraient un message explicatif ». IL est vrai que mettre en place ce système aurait eu un coût non neutre dans la distribution.

plan besson copie privée

Il était encore prévu de « doter la commission de moyens propres, affectés à la réalisation d'études indépendantes, portant sur l'usage par les consommateurs des supports de copie assujettis à la rémunération », une dotation qui permettrait « à la commission d'éclairer le processus de décision en toute objectivité. Les représentants des industriels, des consommateurs et des ayants droit demeurent bien entendu libres de produire des études complémentaires ». Cette dernière mesure est cependant entrée dans la pratique de la Commission par jeu budgétaire : depuis quelque temps déjà, les études demandées par la Commission pour mesurer les usages, assiette de la "taxe" pour copie privée, sont entièrement financées par le budget de la Culture.

Rédigée par Marc Rees le jeudi 14 mai 2009 à 17h28 (9724 lectures)

Orange sécurité Hadopi

mercredi 13 mai 2009

Hadopi : les réactions à l'adoption du texte par le Parlement

Vous êtes ici : ZDNet.fr > News > Internet
Hadopi
Hadopi : les réactions à l'adoption du texte par le Parlement

la rédaction, publié le 13 mai 2009
Tags: Droit d'auteur, Hadopi, Téléchargement, jean marc ayrault, ps paris, roger karoutchi, modes, assemblée nationale

Législation - Au lendemain de l'adoption du projet de loi Création et Internet par le Parlement, ZDNet.fr compile les réactions des politiques et des associations. Et vous quelle réaction ce vote vous inspire-t-il ?
Sondage du 13/05/2009 au 13/06/2009 3142 votes
Pensez-vous que les dispositions techniques de la loi Hadopi pourront être appliquées ?

* 4,7% Oui
* 93,3% Non
* 2% Sans opinion

Tous les sondages

Ceux qui déplorent

Jean-Marc Ayrault, président du groupe PS à l'Assemblée nationale
« C'est une loi du type ligne Maginot. Je pense que la loi ne sera pas appliquée avant un an et qu'elle sera contournée. Il va falloir reprendre ce dossier à zéro et (...) trouver une solution. Je pense que ce texte ne répond pas à un vrai problème qu'est celui du financement de la création culturelle. Il n'y aura pas un sou de plus pour les créateurs. »
( interview diffusée sur France Info)

Christian Vanneste, député UMP du Nord
« On travaille aujourd'hui dans la précipitation pour une loi dont la durée sera brève et l'efficacité douteuse. »

Patrick Bloche, député PS de Paris
« C'est un texte "perdant-perdant" pour les artistes et les internautes. Une loi d'exception et d'intimidation, inefficace, dépassée et inapplicable. »

Eric Rochant, réalisateur et scénariste
« Si je suis ce qu'on peut appeler un artiste, je ne suis nullement solidaire de ceux qui défendent cette loi idiote et scandaleuse, quand bien même mes droits d'auteur seraient mis à mal.(...) Cette loi va simplement contre Internet. Contre ce qui faisait, ce qui fera toujours d'Internet une véritable révolution dans la façon dont l'homme accède à sa propre production. Le prétendu piratage n'est en fait qu'un des nouveaux comportements qui exigerait non pas qu'on le qualifie de délictueux, mais que soit au contraire repensé un certain rapport au savoir et à la création, et à leur diffusion. »
(Tribune publiée dans le Monde)

Benoît Sibaud, président de l'April
« Cet aveuglement se fera inévitablement rattraper par la réalité : la loi Hadopi est politiquement et juridiquement morte, et les citoyens trouveront avec les artistes des solutions efficaces de financement de la création à l'heure d'Internet. »

Jérémie Zimmermann, co-fondateur de La Quadrature du Net
« Le gouvernement et les députés de la majorité se sont couverts de ridicule par leur acharnement à satisfaire à tout prix le président-roi. À défaut d'un réel processus démocratique, l'HADOPI aura permis de recentrer le débat sur l'importance des libertés individuelles à l'ère numérique et la nécessité impérieuse d'inventer de nouveaux modes de financement de la création. Les artistes et les auteurs, y compris ceux d'entre eux qui ont un temps été instrumentalisés par le gouvernement et les lobbyistes d'industries décadentes, vont désormais s'unir avec leur public pour passer à la suite »

Viviane Reding, commissaire européenne chargée de la société de l'information et des médias
«Ce que je n'aime pas politiquement n'est pas toujours illégal. Il y a peut-être des problèmes avec Hadopi au regard du droit national, c'est à la justice française d'en décider. Mais je n'ai aucune indication quant à des violations du droit communautaire européen et je ne vois rien légalement dans l'amendement 138 qui pourrait modifier cette situation »

Guy Bono, député européen PS
« Pour flatter l'orgueil du prince, la majorité s'entête à vouloir faire passer un texte dont elle sait pertinemment qu'il sera contraire au droit communautaire. C'est un mépris total de l'Europe et de ses concitoyens à trois semaines des élections européennes. Le Parlement français a certes le droit d'établir de nouvelles règles, mais pas des "expérimentations" douteuses qui s'opposent aux principes fondamentaux du droit européen et notamment au droit à un procès équitable. Si le juge constitutionnel français ne réagit pas, je demanderai à la Commission européenne de saisir la Cour de Justice des Communautés européennes afin qu'elle lance une procédure d'infraction contre le gouvernement français pour non respect du droit communautaire»
Ceux qui se réjouissent

Roger Karoutchi, secrétaire d'Etat aux Relations avec le Parlement
« Logiquement, le Sénat devrait adopter dans les mêmes termes puisque c'est pour beaucoup le texte de la CMP. »

Christine Albanel, ministre de la Culture
« Je regrette qu'il n'y ait pas eu de majorité plus large.(...). Je ne crains ni le Conseil constitutionnel ni le Parlement européen. »

Philippe Gosselin, député UMP de la Manche
« Quand bien même l'accès à internet serait un droit fondamental, il devra toujours se concilier avec d'autres droits fondamentaux et le respect de la propriété en fait partie. »

Sacem (Société des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique)
« Cette loi, longtemps attendue par les auteurs, constitue une avancée bienvenue après tant d'années de laissez-faire. Elle replace opportunément au coeur de notre société la nécessité du respect du droit des créateurs à vivre de leurs oeuvres et de la valeur de la création dans un contexte préservant l'équilibre entre la garantie des droits d'auteurs et le respect des libertés publiques. Que tous les artistes qui se sont engagés dans ce combat de manière déterminée et courageuse en soient remerciés », déclare son président Bernard Miyet.

Par la rédaction, ZDNet France

Plan de Résistance anti-Hadopi ABCDEFUCK

Plan de Résistance anti-Hadopi ABCDEFUCK



MESSAGE :


Hadopi ... 12 mai 2009 ... Dans quelques heures, ils auront voté leur Loi Infâme ... Déjà 1 martyr dénommé Bourreau-Guggenheim ... Victime n° 000.000.001 ... Appliquez et propagez massivement le Plan prévu ...

Nom de code : ABCDEFUCK ... Go.



Plan de Résistance Anti-HADOPI


«ABCDEFUCK»





Qu'ils ne se fassent aucune illusion,

Nous sommes des millions,

Le combat ne fait que commencer,

Nous le gagnerons.





En ce premier jour d'infamie, je vous propose d'appliquer et de propager ce plan. Inutile de signez de votre sang sur l'écran, un simple clic suffit à la fin. 1er Objectif : 50.000 clics.



A comme Attaquer


Cible : HADOPI


Objectif : Déstabiliser leur système répressif automatisé




Pourquoi ? Car vous refusez d'être espionnés comme des Chinois et vous refusez qu'on vous gouverne à coup de trique.


Action concrète : Dès que vous recevrez un email de l'Hadopi (un jour peut-être), c'est simple, adoptez la technique ancestrale des Maîtres Tibétains, en 4 temps, et dénommée :


«Toa Tum Shipa Tsu»


1 – Calmez-vous en vous injectant l'antidote n°1.


2 – Formez-vous : Paragraphe n°3, Cyber Résistance : Anonyme en 2 minutes et apprenez comment envoyer un mail en falsifiant l'adresse de l'expéditeur.


3 - Partager votre angoisse de victime en rediffusant immédiatement le mail reçu à 10 autres personnes, en faisant ainsi croire à un vrai mail provenant de l'HADOPI.


4- Contester : Injectez-vous dans les veines l'antidote n°2.


Vous ne recevez pas de mail de l'Hadopi. Vous en avez marre d'attendre ?

Pas grave : Déclinez quand même les 4 points car l'entraînement, il n'y a que cela de vrai.




B comme Boycotter


Cible : Les artistes commerçants installés et les industriels du secteur (TV, Chaînes de magasins de produits culturels, ...).


Objectif : Les éliminer totalement du secteur artistique et commercial.



Pourquoi ? Ils ont vendu votre Liberté, vos Droits et vos Vies Privées en l'échange de leur petite rente. Ils ont refusé de s'adapter aux nouvelles technologies et ils vous imposent de vous adapter à eux. Ils ont apporté leur nom, comme caution, à ce nouveau système totalitaire de surveillance généralisée et massivement répressif.


Action concrète : Prenez de l'élan et frappez les fort, là ou cela fait mal ... dans les bourses :


N'achetez plus aucun produits culturels notamment CD, DVD, musique en ligne.


Remplacez-les par le téléchargement gratuit qui devient donc maintenant un acte de résistance et de désobéissance civile.


Acceptez de payer uniquement les spectacles (Concert, ...).




C comme Contrer


Cible : Kommandantur HADOPI


Objectif : Sortir du champ de surveillance et de tir de HADOPI




Pourquoi ? Votre Liberté, vos Droits et vos Vies Privées ont plus de poids que leurs minables et couteux CD en plastique.


2 Actions concrètes :


Contre leur venin, injectez-vous le cocktail d'antidotes n°4,5,6,7,8,9


Finissez par l'antidote n°10 : Propagez les techniques autour de vous : Amis, Familles, Universités, Écoles , Entreprises, Usines, Forums Internet, Réseaux Sociaux, Ministère (de la Propagande Culture), ...




D comme Destituer


Cible : Les politiques Pro-Hadopi (Liste ici, ici et ici)


Objectif : Les éliminer totalement de la vie politique





Pourquoi ? Ils avaient le devoir de vous représenter dans ce 21ème Siècle. Avec cette loi totalitaire, rétrograde et massivement répressive, ils vous ont renvoyé dans le 19ème Siècle. Ils vous ont vendu pour faire plaisir à sa Majesté et à ses troubadours. Ils ont fait preuve d'une servilité et d'une lâcheté impardonnable. Vous les preniez pour vos Élus, ce sont de petits esclaves.


Action concrète : Prenez de l'élan et frappez les fort, là ou cela fait mal ... dans les (b)urnes.





E comme Ecouter



Objectif : Rester Informé et éviter les médias aux ordres.





Première liste de Média de confiance sur ce sujet.

http://www.numerama.com/

http://www.pcinpact.com/s/hadopi.htm

http://www.svmlemag.fr/special/loi_hadopi_creation_et_internet

http://www.laquadrature.net/

http://www.01net.com/

http://www.rue89.com/

http://tempsreel.nouvelobs.com/

Liste à compléter en commentaire.



Face à HADOPI, 2 choix possibles. Quel sera le tiens ?

(2777)

(48)


Total Votes : 2825


[ Retour ]


Répandez le Logo