dimanche 15 mars 2009

matraques pour tous...

matraques pour tous...

Le Canard l'a relevé la semaine dernière, les média sont silencieux à propos des mouvements contre la LRU. Très silencieux. Pas mal d'universités sont toujours en grève, malgré l'UNEF. Cette info n'est pas relayée. Non reconnues comme syndicats, pas mal d'autres associations continuent à protester contre cette loi. Cette info n'est pas relayée non plus. Le traitement des mobilisations sociales par les média est bien étudié et documenté, cela ne me surprend plus.

Je ne veux pas revenir sur le contenu de la LRU, ni sur le débat qui tue le débat, à savoir les bloquages [pour info, sortie en janvier d'un livre de l'ARESER* sur la "modernisation" universitaire.]

Je voudrais seulement donner quelques infos, en forme de liste incomplète, sur les conditions dans lesquelles sont réprimées ces mobilisations étudiantes. Il y a en effet une systématisation de l'usage de la violence qui me choque.

Après Lyon 1, Nanterre, Paris 1 et 4, Grenoble... ça continue : utilisation de vigiles privés, répression violente de manifestations, etc. Mais la suite n'est pas forcément passée à la télé :

- à Lyon 2 [témoignage confirmé par différentes sources privées**], des vigiles controlent les étudiantEs et les enseignantEs assez violemment, les insultent. La manifestation pacifique qui s'est tenue pour protester contre ces pratiques a été dispersée par les CRS et les gendarmes mobiles, certains leaders étudiants ont été coursés après avoir été désignés par des inspecteurs en civil, ils ont été arrêtés, mis en garde à vue et devaient passer en jugement début janvier. Flashballs et matraques, 12 points de sutures pour l'étudiant le plus touché. [plus d'infos]

- A Nantes ? Allez lire l'article du Canard : là aussi, flashballs, un étudiant est atteint à un oeil, qu'il risque de perdre.

- A Paris 4, une pétition circule contre le président, qui a empêché la projection d'un film et la tenue d'un débat, au motif que les positions tenues n'étaient pas les siennes...

- A Amiens, les locaux occupés par les grévistes ont étés évacués sans violences par des vigiles d'une société privée [16 décembre, source privée]

- Les personnels de l'Université de Picardie se sont réunis en AG pour :
1)dénoncer les méthodes utilisées par le président pour tenter de
mettre fin au mouvement étudiant
2)condamner le recours à la force et refuser de reprendre leurs
activités universitaires dans ces conditions
3)exiger le retrait immédiat des agents de sécurité privés
[17 décembre]

- A Montpellier 2, cinq étudiants ont entamé une grève de la faim le 10 décembre, des profs démissonnent de leurs mandats.

La liste est longue, et elle est !


*Association de réflexion sur les enseignements supérieurs et la recherche.

** Certains enseignants ont envoyé leurs témoignages sur une liste de discussion privée sans donner l'autorisation de les reproduire. Je ne les cite donc pas.

20.12.07 01:20

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